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Louise Violet
Louise Violet
Réalisé par Éric Besnard, Louise Violet est un film historique se déroulant en 1889 dans la campagne française. Il explore les défis d’une institutrice, incarnée par Alexandra Lamy, chargée de mettre en place l’école obligatoire instaurée par les lois de Jules Ferry. Le film se distingue par sa reconstitution soignée de la vie rurale de l’époque, avec des décors et des costumes qui plongent le spectateur dans un univers authentique et visuellement convaincant .
L’interprétation d’Alexandra Lamy est particulièrement remarquée pour son énergie et sa conviction, bien que certains critiques trouvent les dialogues parfois trop manichéens. À ses côtés, Grégory Gadebois livre une performance subtile et mémorable dans le rôle du maire. Toutefois, le film peut être négativement critiqué pour son manque de nuance, car il présente des personnages aux traits caricaturaux et une opposition ville-campagne simplifiée .
Sur le plan narratif, le film souligne l’importance de l’instruction publique et gratuite et montre les résistances culturelles et sociales de l’époque. Toutefois, certains déplorent un ton trop didactique et une approche un peu prévisible, qui ne parvient pas toujours à transcender le sujet pour offrir une réflexion plus complexe .
En somme, Louise Violet est une œuvre accessible et éducative, valorisée pour sa dimension historique et ses performances d’acteurs, mais qui aurait gagné à approfondir davantage les thématiques de l'École, de l'éducation, de la transmission pour dépasser le cadre d’une simple “fable sociale” .
École et cinéma
L'École au cinéma
Que de curiosité ! Les cinéastes de 2023 ou 2024 s'intéressent à l'éducation aux profs et élèves... mais, qu'en racontent-ils ?
Un métier sérieux de Thomas Lilti forme un film choral animé par Vincent Lacoste, Louise Bourgoin, François Cluzet, Adèle Exarchopoulos, William Lebghil et Bouli Lanners. Nous sommes en France et suivons les fonctionnements divers d'un collège de banlieue auprès d'une équipe pédagogique bien en place qui se serre les coudes à l'arrivée d'un jeune collègue. L'équipe soutient le néophyte lorsqu'un élève, dans la provocation le menace. Le réalisateur montre qu'il connaît bien les rouages du sytème éducatif avec un petit bémol sur la figure caricaturale de l'Inspectrice. Tous les acteurs et personnages s'impliquent dans un jeu authentique et le spectateur apprécie ce bel esprit humaniste qui habite chaque prof, même hors la classe. De Louise Bourgoin, séparée, qui éduque seule son fils et qui rêve la perfection scolaire à François Cluzet, en vieux maître expérimenté et touchant qui tisse du lien entre toutes ces existences compliquées au point de s'oublier lui-même. Chaque enseignant se reconnait en ce parsonnage affable qui dispense bienveillance autant aux collégiens qu'aux collègues.
Pas de vagues Julien (François Civil) incarne un jeune professeur de collège, proche de ses élèves à qui il souhaite communiquer le goût de la lecture de lire … bref, Julien aimerait que ses élèves apprécient sa matière, le français. La classe se montre majoritairement agréable et volontaire, hormis une jeune fille qui croit que Julien cherche à la charmer. Elle s’en ouvre à la CPE et à son frère. À partir de cette révélation, la situation s'enflamme. Face à Pas de vagues et au descriptif de la pusillanimité du principal, le ambiguïté s’installe, ce qui ternit progressivement le jeune enseignant. Si ce scénario n'était qu'une fiction, certes, il irriterait tant cette histoire montée en épingle aurait dû être stoppée au bureau de la CPE. Malheureusement le film s’inspire d'une histoire authentique, celle du réalisateur Teddy Lussi-Modeste. Le film questionne la laïcité, la voix des protagonistes et cette terrible situation fait, bien entendu, écho à Samuel Paty et Dominique Bernard … Lorsque Julien abandonné de tous et jeté en pâture à la vindicte scolaire, tout à coup, la vague emporte le spectateur, lui donne des frissons et le remue au plus profond. Pas certain, que l’infecte ambiance plus ou moins masquée développe la vocation magistrale...Film à méditer !
La salle des profs d’Îlker Çatak Voilà une œuvre cinématographique, dédiée à l’École, reconnue sur la scène mondiale et récompensée par une nomination à l'Oscar du meilleur film international 2024. Léonie Benesch tient le rôle de la prof de collège et Léonard Stettnisch celui d'Oskar. Les deux acteurs sont animés d’un jeu remarquable. Quelle est donc l’intrigue de ce film ? Dans un collège plutôt protégé, une enseignante néophyte, Carla Novak, déroule une pédagogie du respect mutuel entre maître et élèves. Elle tente d’instaurer un fonctionnement démocratique au sein de sa classe. Oskar, le meilleur élève symbolise le succès de ce principe éducatif novateur. Malheureusement, des vols se produisent au collège et la direction pousse alors les délégués à la délation. Les effets personnels des élèves sont même fouillés. Un élève d’origine turque est injustement accusé ...Carla est durement secouée par les comportements des adultes et entend enquêter. Elle réussit à découvrir le voleur, la voleuse, élève insoupçonnable. Cette découverte colportée par les réseaux sociaux est réfutée par les collègues de Carla et la vie du jeune professeur devient une horreur. Malgré ce contexte terrible, Carla résiste à la tempête et ne renonce à aucun de ses principes d’éducation. Le film maintient un rythme effréné, rappelant celui d’une intrigue policière.